Je suis seul devant moi
le ciel est perdu dans la lumière
je ne sais plus les codes
compagnon de mes désordres
il me faut l'incroyable
pour retrouver ma place
la consolation des rires ne suffit plus
j'ai froid du nu de ma peau
j'ai froid du temps
j'envie le feu de tes couleurs
la patience des arbres
j'ai besoin de fleurs
du sauvage des herbes
du vertige des verts
j'en vis de ta liberté
à construire une tendresse
chaque regard ne fait plus de bruit
petite fille tu dors dans la pomme suspendue
il y a trop de lumière dans l'herbe de tes yeux
ton corps interdit ce frôlement imperceptible
entre la pierre et l'eau...l'eau et la pierre
et puis ce tremblement
léger tremblement
juste un souffle de nuage
dans l'éblouissement
et la rencontre de ton silence
le sable coule sur la blessure des années
mes bras levés aux étincelles de ton réveil
mes mains éclatent les bulles de songe
j'entends le vol de l'oiseau
comme éphémère danse d'une feuille
la pomme est tombée dans l'eau du lac
elle survivra à la rouille
je peux remplir un espace de ton ennuie
nous trouverons les mots qui s'envolent
pour danser nos corps
malgré la poussière des chaînes...