J'aimerai dire simplement
la musique d'un arbre sous un vent de lumière
les murs d'un jardin écrasé d' ailes d'oiseaux
les fleurs criantes de couleurs
la respiration de nos ciels mitoyens
nous sommes les cibles de nos connaissances
nos pieds fichés dans le bruit des terres énervées
je te vois petite fille jeter tes poupées dans les crevasses
et mes poches trouées des billes brûlantes
nos ombres se souviennent
elles jouent à la marelle
se disent des chants
et cette balançoire au milieu d'un rien
le rire qui sauvait toute absence
nous partions de nos peurs
balancer balancer jusqu'au vertige
alors ta fuite n'a de sens
je marche à cloche-pied
aussi le temps est fugitif
il dit le silence
il sait se faire inaccessible
alors où laisser revenir un retour
alors où laisser aller le chagrin
il faut si peu de clarté
pour que s'embrassent le ciel et la terre
nos traces obstinées se nourrissent d'elles-même
et puis les voix parlent des corps
et puis les voix chantent les temps
les chants du monde chantent le sang du monde
nous voyageons les déchirures
nous marchons l'abondant
et de nouveau
apprivoiser les lumières...