Je
conjugue le temps qui passe au présent
Chants de rires collés sous mes pieds
jamais les rires ne gênent ma course
même l'ombre des corps danse
belle échappé de l'extravagance
tellement j'aime ce que je ne vois pas
j'ai les âges du moment présent
le passé n'est pas une absence
reste toujours la trace d'une émotion
celle d'avoir dit si souvent je t'aime
dans un souffle
un cri une caresse
à l'impossible beauté de la terre
à l’impossible beauté de tes yeux
Et reste encore encore
celle de dire encore encore je t'aime
malgré les reflets de nos corps
malgré les silences de nos lèvres
malgré la violence des solitudes
il n'est pas question de néant
il est question de combats
mains ouvertes yeux dans les yeux
j'oublie le ridicule des fausses pudeurs
je te dis « je t'aime »
Le temps du corps à dire vrai
mots avec des morceaux des yeux
j'habite au bout de l'arbre
mes larmes de sève sont heureuses
dans l'errance des feuilles
feuille à feuille s'enracine
notre secret
j'illusionne ton visage du voyage d'un rire
mains dansent la fragilité de la vie
sauront nous encore le temps du partage
les violences nous asphyxient
comment ne pas se mourir des médiocrités
Laissons nos racines nourrirent les chants de l'oiseau
et nos mots de résister aux mensonges
laissons un cri
comme un combat
comme une vaste pierre
pour le vide
le cri d'un silence
osons savoir le silence.