Tu sais j’écris
sans colère
ces moments de solitude
intenses immenses
ces silences oppressants
ces temps de marcher la tête sous l'eau
de pleurer sa naissance
crier dans le désert humain
attendre le miracle des rêves
et toi
toi
plus forte que moi
qui mets le feu à tes yeux
tu sais tes veines rouges du sang des mers
tu vogues la folie
tu es l'enfant des vagues
posée nue sur la pierre des îles
tes cheveux aux vents égrainent le temps
tu griffonne des noms sur les bleus
ciel-mer-mer-ciel
peut-être le mien
tatoué sur ton ventre
sûrement faut-il vider nos mémoires
nos mémoires
à genoux sur la terre
caresser une herbe sauvage
nos lèvres sur nos lèvres
dans un désir nouveau
nos corps dans nos corps
crier de jouir la vie