J'ai laissé glisser un mot
enfant que j'étais
docile
j'ai capitulé
je traverse l'endroit du texte
je suis dans l'abîme des sens
Le silence prend la consistance d'un corps
je suis ébloui de savoir me taire
J'ai quelque chose au fond
comme un sourire qui regrette
Je traverse le paysage
comme le prolongement de ton ombre
ma voix est entrée dans ta bouche
elle est à l'orée du chemin
celui des peaux en attente
Mon sommeil est vivant
il s'agrippe aux branches
des arbres des rêves
Sous nos paupières s'égare la lumière
Je vois des herbes folles
s'amusant de nos mains
Allons immobiles respirer les terres
celles de nos jardins
de nos mers
de nos montagnes
les terres de nos pierres sacrées
les pierres de mémoires
lavées aux eaux de larmes
Sortons de l'attente
il n'y a plus de promesses
Nos corps sont paysages
dans l'étreinte du soleil
Il faut vivre les jours pour atteindre les nuits
et nous ne serons pas les étrangers
de nos vies.