Pensable

habitué à l'absence

Qui sait déjà

je ne suis pas d'un seul monde

doubles vitres à mes fenêtres

portes blindées aux verrous rouillés

suffit de pousser

fragments souvenirs dansent les murs

La vie une énigme où ricane la mort

pierres poussent sur les arbres

pluie des solitudes mouille mes peaux

rien ne bouche les oreilles aux massacres

La débandade des nuits agace les jours

les sommeils sont dans les tiroirs grinçants

Les racines attendent la terre

pour chanter la lumière

Saurons nous encore accueillir

vérité fragile du temps qui passe

un cri de chaleur

Les ruines ne dérangent pas

elles sont la nécessité de vivre

Ne pas être le muet d'une joie

Avoir le geste de fouiller l'ombre de l'amour

pour la douceur immense

pour que rien ne s'y dérobe

Alors la fanfare des forêts

le soleil accroche-cœur de l’œil

les montagnes retentissantes

l'océan qui exhibe ses eaux

les sables criants les traces des pas

la légèreté d'un vent

la musique des feuilles d'arbre

jouir un silence une lumière

nos mains dans nos mains.