Chaque jour j'ajoute
Chaque jour j'ajoute
Mes ballades font parler le vol des oiseaux
j'ai la certitude du silence des arbres
je voudrai creuser un nid dans le ciel
être couvé d'un soleil et d'une lune
Je suis mal armé des hommes
Incroyablement difficile
d'être raisonnable
Je suis l'habitant de mes peurs
la nuit me raconte des histoires
des histoires si décalées
Je suis le seul
naïf de mes histoires
Il faut ne plus détourner les yeux
derrière le miroir sont
les clefs
La journée commence
brume épaisse chahutent les pins
les herbes suent la rosée
chants d'oiseaux mouillés
Il y aura le suivant
Jamais un même matin
Je cherche une mer pour
éteindre l’incendie de mes nuits
Les vagues lissent les mots de trop
Aller
Ma terre est de lumière
L'instant est ici
Je dois marcher l'instant
J'ai des gestes que je ne sais pas
des mots que je ne dis pas
ou
des mots que je dis en trop
J'ai une valise pleine
déjà de longtemps
elle déborde de mes maux
Je suis tellement juste ici
incapable de mes souvenirs
Des images
se chevauchent
Mes yeux pleurent
les larmes sont sans noms
Mon regard traverse l'écran
Des rires et des cris ensevelissent hier
j'ai posé ma valise dans ta maison
Mes paroles sont bout à bout
Mes silences regardent les murs
Mes sommeils mes soupirs mes apnées
J'ai une soif inassouvie
Peut-être faut-il dire juste à l'oreille
juste les mots évidents
savoir déjà le merveilleux
d'être là si près de l'invisible
Savoir regarder l’ailleurs de soi...
Je suis l'enfant
Je suis
l'enfant que tu gronde
et l'homme blessé
Je suis aussi
de
me taire
ne rien dire
Je suis silencieux de mon corps
reste un sens à l'abîme
Je suis dans un endroit fragile de moi
Il me faut des mots pour le corps la
chair le sang
je suis hors de portée de tout
Je suis au dessus trop haut
ni de moi ni de toi
Je bouge
Je retrouve un souffle
Tu occupe mes rêves
pour me donner d'être
Je creuserai des lunes
pour te donner corps
dedans je logerai nos désirs
Le sommeil est illusion si la nuit est sans toi
Et quand il sera l'heure
quand le doute fera sauter
tous les murs de nos croyances
Tu sais il faut pouvoir dormir
pour se réveiller
Sortir de ce fragment de nuit
laisser le jour bienveillant
être dans l'instant
le bruissement de la vie
Et ces paroles enfants qui disent le chant de notre terre
Laissons les mots comme des
plumes au travers des vents
Nos yeux voient les tornades aux fond de nos yeux
Je te dirai les mers le vent les lumières
tu me dira le sable les montagnes la pierre
Nous nous dirons nous nous dirons
l'arbre ses racines
et la terre..
Cette liberté de dire
J'ai le droit de mes mots
Cette liberté de dire
Des fois sûrement trop tard
ces mots comme pétrifiés
Je suis face à une lumière
la pierre dans une main
le sable dans l'autre
Mon regard a le vertige d'un ciel
Et ces mots de rien
inéluctablement dérangeants
Je suis en mouvement d'un vertige
mes vieilles peaux craquellent
Je me croyais armé
Je cours vers un jour de demain
celui où je saurai
la cascade des jours
Quoi que je dise
le temps a tellement le temps
même celui des souvenirs
Je suis en galop sur la cime d'un arbre
mon corps articule les vents
tant d'oiseaux sortent de ma bouche
ils ont les chants du dedans
J'aimerai dire loin de moi
mon regard derrière
laisser ces mots de feu
ne plus savoir
juste un instant
le repos
Une légère brume mouille mon visage
Quotidien d'une forêt
J'ai l'amour du chemin...
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magnifique !
c'est doux de te lire. Comme si un nuage fondait dans ma bouche